Arya commença par installer son campement, un petit feu, une cabane de bois grossiers, puis explora les alentours, trouva quelques plantes intéressantes, assez pour se nourrir pendant quelques jours.

Maintenant commençait une sorte de nouvelle vie, de fugitive, jusqu’à son retour à sa terre natale, car tel était son but maintenant.

Waly'n ne cessait de la hanter, mais elle avait décider de l'oublier, et de retourner à se petite vie tranquille d'autrefois. A quoi bon essayer de le retrouver en risquant sa vie, sachant que quand ce serait fait il la livrerait sans remords à ses chefs pour qu'ils l'exploitent, la poussent à créer des breuvages maléfiques pour ne faire que le mal, et qu'elle n'avait à peu près aucune chance de le faire changer de camps et tomber amoureux d'elle. C'était une quête stupide, dangereuse, dérisoire, qu'elle décidé par sagesse d'abandonner, même si elle savait que cela allait lui causer des remords toute sa vie.

Mais se disait-elle, après tout vivre n'est-ce pas plus suivre des buts impossibles, risquer sa vie, plutôt que de mener une vie inutile dans sa forêt ?

Non son choix était tranché, elle rentrerait chez elle retrouver ses parents.

Elle entamait son deuxième jour de ruminations solitaire quand le couinement de Lyna l'alerta.
Elle se retourné brusquement, son couteau dégainé, une mine farouche modifiait son visage en quelque chose de presque effrayant.

Elle découvrit émergeant de sous les rochers une fée, ou plutôt UN fé ! Il s'approcha d'elle l'air en colère, en battant si vite des ailes qu'elle ne pouvait plus les distinguer. Arya n'en avait jamais vu une fée en vrai mais un avait beaucoup entendu parler. Or celui-ci ne ressemblait pas à l'image qu'elle s'en faisait. D'abord, c'était un mâle, ses ailes étaient déchirée par endroits, une extrémité était même tordue, il était couvert de saleté, et habillé de peau de poisson. Il paraissait maigre et malheureux, et avant qu'il n'ouvre la bouche, il attendrit presque Arya, même si elle connaissait la réputation de leur caractère. Enfin le plus étrange était qu'elle rencontrait un fé ici, loin des bois, des fleurs, dans les montages rocheuses au bord de la mer, et il semblait y être depuis un moment.

Il se mit alors à lui parler à l'oreille d'une voix grave presque inaudible, rauque et dure :

" Dégage de la sale bâtarde, tu es sur mon territoire, et tu dérange ! Je pensait que tu allais vite t'en aller mais ça fait bien trop longtemps que tu es ici, va t'en vite avant qu'on nous repère !"

Une telle agressivité la surpris mais elle se ressaisit trsè vite et lui dit :

" Je n'ai pas à recevoir d'ordres de toi, surtout si tu m'insulte, je peux te réduire en bouillie avec un seul doigt. Quand tu dis "on" cela signifie-t-il que tu ne vis pas seul ?

- Je vis avec Hugo, c'est un humain transformé un chien, qui parle, nous avons fui les mercenaires qui ont envahi ma petite forêt il y a deux ans, depuis nous vivons dans une grotte pas loin d'ici, de pêche et des maigres fleurs sans gout qui poussent sur les falaises. Ce n'est pas une vie très heureuse ou épanouie mais au moins nous sommes tranquilles. Enfin jusqu’à maintenant !

On sentait les reproches dans sa voix. Arya eut alors une idée.

[color=cyan]- Ne t'inquiète pas, je vais bientôt partir, je souhaite rentrer chez moi dans la forêt elfique, et je pense que tu y vivrais avec ton ami beaucoup plus tranquille et heureux, et surtout avec de biens meilleures fleurs. Je ne sait pas encore comment je vais voyager, même si je pense passer par la terre, il faut à tout pris que j'évite les villes, et de rencontrer des personnes, car je suis légèrement recherchée, peut-être pouvons nous nous associer pour ce voyage.[/color]

Elle savait qu'elle prenait de gros risques en exposants ses plans à des inconnus mais ils paraissaient honnêtes, et elle sentait qu'elle pouvait les aider.

- Nous allons y réfléchir, tu auras ta réponse demain. Quand souhaite-tu partir ? Et de quoi pense-tu avoir besoin ?"

Après avoir mis au point un organisation du voyage qu'elle savait être dangereux car n'importe qui avec ces informations pourrait la coincer facilement, ils se séparèrent.
Elle avait hâte de rencontrer Hugo car il paraissait être un personnage étrange et fascinant.
Malheureusement, elle allait avoir besoin d'une monture pour voyager, de vivres, de vêtements etc... Ce qui nécessitait un passage en ville. Elle se rassura sachant que personne ne connaissait son visage et qu'elle n'était surement pas recherchée dans toute la contrée mais seulement par le beau, si beau, Waly'n. Elle se demandait comment elle pourrait lui résister si il la retrouvait et l'invitait à le suivre. Elle se ravisa car la question ne se posait pas, il y avait vraiment très peu de chances qu'elle le croise sur son chemin.

Le lendemain, Vikr le fé et Hugo le chien-humain étaient au rendez-vous, et avaient décidé de l'accompagner. Elle avait enfin deux alliés sur qui elle était presque sure de pouvoir compter.

Ainsi leur voyage commença, avec pour première étape, et celle qu'elle pensait-être la plus difficile, la visite en ville pour trouver tout ce dont ils avaient besoin, et avec presque rien pour payer.

[Suite]

Après quelques heures de marches, les premières habitations étaient en vue. Arya mis sa large capuche de laine bleue sur son visage, pour éviter qu'un mercenaire ne la reconnaisse par hasard. Grâce aux contacts de longue date de Vikr, il ne leur fût pas trop difficile de se procurer quelques provisions à moindre coût. Ils n'avaient pas besoin d'armes car ils n'allaient probablement pas devoir se battre, et elles les encombreraient inutilement. Il ne leur manquait que des montures, ou plus précisément une monture, et il allait être très dur d'en obtenir une, à moins que...

Si elle tombait sur un connaisseur qui ne pose pas trop de questions, Arya allait peut-être réussir à échanger un poney voire même un cheval contres quelques unes de ses précieuse potions, comme une potin de guérison, ou une potion qui procuré énormément d'énergie en seulement quelques gouttes comme celle qu'elle avait utilisé récemment.
Ces potions était précieuses et très rares, mais ils avaient absolument besoin d'une monture pour transporter leurs affaires, et rentrer plus vite chez eux.

Vers la sortie de la ville, Arya repéra une petite taverne avec quelques chevaux accrochés à l'extérieur. Elle s'y dirigea donc, espérant trouver des voyageurs qui arrivaient au terme de leur expédition, et désiraient se séparer de leur bête. Elle poussa la porte d'un air assuré, et fut submergée par l'odeur forte de transpiration, de produit de nettoyage, de bière et encore d'autres arômes inconnus. Cette tempête de parfums lui fit tourner la tête, et elle manqua de perdre l'équilibre, se rendant ainsi ridicule et surtout repérable par tous les clients de la taverne.
Le toit était bas, les tables lourdes et crasseuses, à l'image de la plupart des clients. On distinguait clairement le groupe des voyageurs, à l'écart, en solitaire ou par groupe de deux ou trois grand maximum silencieux au visage grave, et les habitués, les gens du coin en groupe joyeux et bruyant, détendus et exubérants. Personne ne remarqua son entrée et elle en profita donc pour se diriger vers un vieux barbus au visage couvert de cicatrices. Il leva les yeux sur elle, et fronça les sourcils d'un air méfiant. Il avait probablement repéré son allure d'elfe, et n'appréciait pas ce genre d'individus. Elle essaya donc de faire ressortir son côté humain un maximum, et l'aborda.

La conversation n'apporta rien d’intéressant à par éveiller la curiosité de l'homme. Après trois tentatives, Arya remarqua un groupe de deux jeunes près d'une fenêtre, qui discutaient à voix base. Elle s'approcha d'eux, et ils se turent immédiatement.

" Bonjour, je recherche une monture, est-ce que l'une des bêtes à l'extérieur est à vous, et accepteriez vous de me la vendre ?

Le blond, qui paraissait plus jeune que son collègue cracha par terre, et lui adressant un beau sourire lui lacha :

- Il se pourrait bien que je possède un d'ces chevaux là-bas... M'enfin j'sais pas trop combien je veux en demander. C'est une bonne bête, mais elle commence à se faire bien vieille...
Je peux peut-être te faire un prix, si tu accepte d'être à moi quelques heures !

Révulsée, Arya resta polie et dit :

- Je n'ai pas le temps pour ce genre de passe-temps malsain, je ne suis pas comme ces filles qui traînent dans la rue. Cependant, je n'ai rien d'autre à vous offrir en échange que des potions rares et très précieuses. Certains tueraient pour les posséder, et je sais de quoi je parle malheureusement...

- Ah bon ? Raconte nous ton histoire, et nous verrons pour marchander après.

Arya hésita, non il n'était vraiment pas raisonnable de leur raconter son histoire, après tout, elle ne connaissait rien d'eux.

- Ma vie ne vous regarde pas, je possède une potion capable de vous remettre sur pied après la plupart des blessures et des maladies en quelques heures, et un petit flacon d'énergie concentrée. Cela suffit-il pour votre jument ?


L'autre parut intéresse et sans laisser le temps à son ami de répondre lui dit :

- Elle est à toi. C'est la jument grise, à droite de la porte. Maintenant donne nous les potions et part d'ici, tu t'es déjà assez fait remarqué comme ça ! "

Reconnaissante Arya laissa à regrets ses potions, enfourcha la jument et parti au galop vers les mines, accompagnée du chien et du fé, heureux que l'opération "monture" fut un succès.

Durant le voyage, elle chevauchait beaucoup la journée, Hugo courant à côté d'eux, Vikr sur une épaule, Lyna sur l'autre. Ils s’arrêtaient toutes les nuits pour dormir et manger, et repartaient le matin à l'aube, se séparant souvent pour avoir un peu d'intimité, trouver de la nourriture ou des besoins vitaux.

Ainsi commença leur long périple, d'abord à travers les montagnes et les mines désaffectées, puis les grandes plaines et enfin sa forêt elfique natale.